Maladie de Lyme, tests et traitement : le point sur la controverse A propos de l'inefficacité des tests biologiques et de la preuve de l'existence d'une forme chronique (French Version)
Author(s): Alexis Lacout, Christian Perronne
La maladie de Lyme est causée par une infection par la bactérie Borrelia burgdorferi. D'autres espèces de Borrelia ont été découvertes et provoquent des maladies similaires. La première espèce décrite, Borrelia burgdorferi sensu stricto, a été isolée aux États-Unis. La maladie de Lyme est une grande simulatrice pouvant ressembler à de nombreuses maladies, notamment des maladies auto-immunes. Les tests diagnostiques ELISA et Western blot censés présenter, d’après certains experts, une sensibilité de presque 100 %, sont en fait souvent négatifs chez de nombreux patients ayant une authentique maladie de Lyme. Ces tests sont mal calibrés, de médiocre qualité avec un seuil de positivité des anticorps défini de manière arbitraire pour ne jamais trouver plus de 5% de patients avec un test positif dans chaque région. Il existe une controverse sur l’existence de la forme chronique. Cependant, une chronicité est observée chez de nombreux patients, et les mécanismes de persistance de Borrelia sont très bien documentés dans les publications scientifiques. Récemment, en 2018, la Haute Autorité de Santé a défini le SPPT (Syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tique), qui permet d’effectuer un traitement antibiotique empirique d’épreuve devant une maladie persistante mal expliquée par les investigations habituelles, même en cas de sérologie Lyme négative. La maladie de Lyme, par ailleurs, s’associe fréquemment à de nombreuses autres infections inapparentes, appelées crypto-infections, qu’elles soient parasitaires, bactériennes, virales, ou même fungiques. Le traitement doit être efficace sur Borrelia et les autres co-infections. Un traitement antibiotique long de plusieurs semaines ou mois, souvent associé à des médicaments anti-parasitaires, peut être nécessaire. Les rechutes sont fréquentes à l’arrêt du traitement, expliquées par les mécanismes de persistance de Borrelia, et nécessitent rapidement l’instauration à nouveau des traitements préalablement efficaces. Nier les réalités scientifiques publiées décrites dans cet article a pour conséquence des centaines de milliers de malades en errance souffrant de symptômes invalidants, non soignés, alors qu’un traitement anti-infectieux approprié et de coût modique permet une rémission dans de très nombreux cas. Cette revue fait aussi le point sur les données politico-militaires à l’origine du déni « officiel » de la forme chronique de cette maladie potentiellement très invalidante.